Voilà, la Thaïlande, c’est fini ; Un mois, déjà. Grrr.. le temps est cruel.
En parlant de temps, je vous annonce que je suis en situation irrégulière dans le pays depuis hier. Après mon expédition échouée à
phuket pour faire renouveler mon visa, je m’en suis pas occupée. Aucun souci à avoir, je paierai simplement une amende à l’aéroport quand je quitterai le pays dans 3 jours. Il faut juste prier pour que je n’ai pas affaire avec la police pendant ce temps car sinon je passe par la case prison et disons.. que j’en ai pas vraiment envie là. La Birmanie m’attend.
La Thaïlande se finit donc par quelques jours passés à Ko Lanta qui n’était pas prévue au programme mais qui apparemment était une bonne destination plongée.
Je ne m’étais donc pas du tout renseignée sur cette île. Et dans l’imaginaire de la ménagère de moins de 50 ans, Ko Lanta est synonyme de nature sauvage, abondante, pas vraiment engageante, un vrai bonheur pour les neo-robinson..
Je suis donc assez surprise de découvrir une grande île avec d’un coté les plages bien aménagées (transats, resorts, couples langoureux, familles bruyantes) dont certaines plus éloignées sont « presque » tranquilles.
De l’autre coté, les mangroves, les villages, les sourires, une nature plus luxuriante et une ambiance forcément moins touristique.
Devinez ce que j’ai préféré ???
Mais un de mes grandes découvertes du séjour s’est déroulée dan la vieille ville de Lanta. Il faut savoir qu’en Asie, il y a l’équivalent du mystère des chaussettes veuves qui disparaissent dans les machines à laver : c’est le mystère des tongs solitaires.
Partout, tous les jours, que ce soit sur des sentiers boueux, sur des routes goudronnées, dans des flaques d’eau, entre deux trottoirs, neuves ou en fin de course, fashion ou démodées, on voit des tongs.. seules… abandonnées.. Pour moi c’est incompréhensible. Comment peut on oublier de mettre UNE de ses chaussures ? Les deux à la limite, mais une ? On s’en rend vite compte, non ?
Et un artiste ici a bien compris qu’il y avait un créneau à prendre sur ce thème complètement absurde qui m’obsède depuis 3 mois et a donc construit toute sa galerie d’art autour de ses pauvres chaussures abandonnées pour leur redonner une nouvelle vie. Vous n’imaginez mon bonheur d’apprendre que ces pauvres tongs avaient droit à une nouvelle chance.
Au delà du recyclage artistique, j’ai appris qu’il y avait un vrai business autour des tongs solitaires, récupérées par les plus pauvres pour être revendues à des petits recycleurs de plastique. Rien ne se perd, tout se transforme.
Je suis venue ici pour plonger, le coté plage est trop peuplé pour moi, je rejoue la sauvage et finalement je reste près de mon centre de plongée, dans le village même du débarcadère. Aucun charme à signaler.
Par hasard, tout étant complet, je me retrouve à dormir au dessus d’un restaurant qui possède 4 chambres désuètes au 1ere étage. Cet endroit est certainement le plus atypique que j’ai vu en Thaïlande. L’ambiance y est surréaliste.
Déjà, un restaurant suédois crée et tenu par un Thaïlandais, il fallait oser.
T’as intérêt à aimer les couleurs de la Suède, c’est saturé de bleu et de jaune ici !
Ensuite, du matin au soir, c’est du jazz, de la soul à plein tubes. Et ce n’est même pas pour les clients (je logerai seule à l’étage pendant tout ce temps et s’il y a 10 personnes par jour qui viennent manger ici c’est le grand maximum). Non, c’est juste que le proprio, « Papa », homme austère de prime abord mais qui a toujours un petit sourire en coin si on l’observe bien, adore le jazz.
Ça tombe bien, moi aussi, mais la confusion des genres rend légérement schizophrène.
Je me réveille, j’entends Elvis, je me crois aux states.. Je regarde par la fenêtre, j’aperçois les couleurs de la suède, je pense être autour d’un lac nordique. Et enfin, je descend et vois mes cuisinières adorées, je suis en Thaïlande..
Très, très bizarre tout ça, je vous assure.. Il y a une tente plantée au milieu du resto, des puzzles accrochés aux murs, des raquettes de tennis un peu partout… Une ambiance pour le moins très particulière.
Pourtant, je me suis crée un vrai petit cocon ici avec mes copines les cuisinières.
Plutôt que de manger seule, j’ai pris l’habitude de manger au comptoir, avec vue panoramique sur la cuisine, en plein cœur de l’action. Elles ne parlent pas anglais, j’ai donc déniché un petit dico francais-thai et tous les soirs, un vrai dialogue de sourds s’installe, agrémenté de fous rires et quiproquos.
A chaque fois qu’elles finissaient de cuisiner un plat, j’étais goûteuse officielle. Je mangeais donc comme un ogre tous les soirs. Elles; trop contentes de me gaver, moi tentant de les satisfaire comme je pouvais. Ils sont bien loin les kilos en moins de l’inde..
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je souris mais je suis pliée sur mes genoux pour me rapetisser depuis 5 minutes, le temps que le ptit jeune sache comment marche l’appareil.. Et encore, on est floues!! |
J’ai donc très facilement pris une certaine routine pendant ces quelques jours : lever aux aurores, plongées, retour, visionnage des photos sous-marines, dîner et dodo.
Niveau plongées, ce sont celles que j’ai préféré en Thaïlande. Mais les sites tels que Hin Daeng ou Hin Muang se méritent : 4 heures de bateau pour y aller.. Une sortie de 12 heures pour 2 plongées, il faut être motivé. Mais quelles plongées ! Et encore, je n’ai pas eu la visibilité escomptée !
Des pinacles immergés qui nous offrent des murs de coraux mous et une explosion de vie. Je n’ai vu ni raies mantas ni requins baleines (vu 3 jours avant, pas de chance..) mais je me suis régalée lors de ces plongées grâce notamment aux bancs de platax, golden trevally et autres merveilles.
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Idoles mauresques |
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bébé baliste clown |
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Merveilleux platax |
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Golden Trevally |
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Et pour finir, bébé femelle poisson coffre, une beauté! |
Le site de Ko Haa n’est pas en reste. plus proches de Ko Lanta, à deux heures de bateau, 5 petites îles qui hébergent énormément de coraux, et la confirmation que je suis une nouvelle accro aux nudis..
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deux flabellina rubrolineata qui dansent la lambada |
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un Risbecia pulchella |
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et son baby. juvenile Risbecia pulchella |
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poisson-fantôme et sa lady à coté |
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Et une petite murène (marbrée?) pour finir! |
En résumé, une destination plongée top..
Voilà donc l’heure du bilan de ce mois passé en Thaïlande :
Je suis assez mitigée.. J’ai beau avoir essayé, je n’ai pas trouvé de profondeur à ce pays. Peut-être parce que je ne suis pas allée aux bons endroits, peut-être parce qu’il m’a manqué de temps, peut-être parce que j’étais encore trop marquée par l’Inde. Je n’ai juste pas été émue par ce pays.
Cela ne veut pas dire que je n’ai pas aimé, au contraire. J’ai rencontré des gens interessants et sympathiques, j’ai vu des paysages dignes des plus belles cartes postales, j’y ai vécu de bons moments plongée. C’était super (-ficiel).
Car encore une fois, trop de touristes pour moi. Cependant, je suis sure que j’y retournerai car c’est une destination vacances de choix ! Et à l’image de Secret Island, je sais qu’il existe encore des sites préservés.
Et puis, je doute trop ici. Je doute des autres et finalement je doute de moi.
Si je vois un américain pas gâté par la nature avec une thaï toute mimi, difficile de ne pas douter.
Si je vois un vieil européen avec un adolescent, difficile de ne pas douter.
Et j’en arrive à douter de moi : Est ce moi qui a l’esprit mal tourné ? Ce couple mixte ne serait il pas simplement amoureux ? Ce vieil homme et cet ado ne peuvent ils pas être simplement amis ? Hummm.. et le doute s’étend à bien d’autres aspects de Thaïlande.. Et ce sourire factice de certains thaïs qui en ont marre des touristes, est ce moi qui me l’imagine ou est-il vraiment sincère ?
Je n’aime pas douter de la sincérité des gens et ce pays me fait douter.
En conclusion, c’est un pays qui est difficile de capter pour moi. Je pense que lorsqu’on baragouine 3 mots en thaï, le voyage doit changer du tout au tout.
Mais même sans parler anglais, les gens les plus gentils ont été sans conteste ceux de la communauté musulmane du sud. Un vrai bonheur..
Ce que j’ai aimé en Thaïlande :
– Internet partout : dans les hôtels, restos, et même dans les bus !!
– La nourriture… Un délice!
– Les massages à 5 euros dès qu’on a une heure à perdre
Et puis, il y a un truc qui est indissociable pour moi de la Thaïlande désormais, ce sont mes pocky (un comble vu que c’est japonais..). Tous les jours je mange mes pocky, sorte de mikados, je ne m’en sépare jamais, une vraie drogue ( en parlant de drogue, toujours pas une seule cigarette au compteur..)
Ce que j’ai moins aimé :
– Qu’on ne sourit pas en retour (plus fréquent à Bangkok qu’ailleurs)
– Et puis, vous avez compris, les touristes à outrance dans certains coins..
Voilà, c’est fini les vacances ! Retour au voyage, à moi la Birmanie.. J’arrête de me la couler douce !!
J’espère que j’arriverai à me connecter en Birmanie, apparemment, c’est pas évident entre la censure et les connexions très très lentes..
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