Qu’on se le dise, à Moalboal, petite bourgade au sud de Cebu, il n’y a rien à faire.. à part plonger. Ça tombe bien, j’étais pas venue pour autre chose.
L’activité se concentre autour de Panagsama Beach qui n’a de plage que de nom. En fait, une seule rue qui longe la mer et que se partagent bars, restos, resorts et clubs de plongée.
Bref, Moalboal, c’est pas super-super joli comme destination.
Même si elle m’offrira de beaux ciels d’après orage..
et des regards perçants à travers les billes noires de petite fille.
J’espère donc que les plongées seront à la hauteur de la réputation de ce site. Et je choisis pour cela un des clubs pionniers de la ville : Savedra Dive Center. Parfait.
Alors, pendant 4 jours, j’enchaîne les plongées. Je me fond dans le grand bleu. 3 fois par jour.
Pour mon plus grand bonheur.
Je retrouve des sensations et des émotions sous-marines que j’avoue ne pas avoir ressenties depuis Havelock en Inde.
Les sites rivalisent de beauté les uns avec les autres, la palme étant attribuée à Pescador Island qu’on rejoint en 20 petites minutes à bord des fameuses bangkas.
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| Pescador island |
Les plongées à Pescador sont vraiment très belles.
La visibilité est excellente, las jardins de coraux sont époustouflant, la vie de récif y est abondante. Bref, le bonheur à portée de détendeur.
Seul bémol ; pas de gros. J’entends pas de raie, pas de barracudas (snif), pas de requins…
Enfin, c’est faux, il y a des tortues. Presque à chaque plongée, j’ai eu le plaisir d’en voir.
L’une se frottant énergiquement contre le corail dans une posture d’extase, une autre se reposant à demi-somnolente à l’abri du courant.
Et tellement gracieuses quand elles s’élancent dans le bleu jusqu’à se fondre complètement dans cet indéfini. Un régal.
Donc, à défaut de gros.. je me rabat sur la macro. Ces petites choses extra-ordinaires qui peuplent les récifs. Avec, bien évidemment en tête de mes favoris, les nudibranches. Mais pas que.
Parce que les couleurs que nous offre la vie aquatique sont incroyables de pureté, de lueur, de beauté..
Illustrations :
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| Pseudoceros Sp. |
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| Chromodoris magnifica |
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| Tambja olivaria |
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| Tambja morosa |
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| Chromodoris annae |
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| Chromodoris geometrica |
Mes deux plus belles découvertes étant l’hyppocampe pygmée, petit de 8 mm et qui se contemple en général plus souvent dans les pages de magazine spécialisé que sous l’eau tellement il est difficile à trouver.
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| vivement que j’investisse dans un vrai appareil.. |
L’autre merveille étant le juvénile du platax (ou batfish.)
Un platax adulte, c’est ça:
Et savoir qu’avant de devenir un beau poisson d’environ 30 centimètres, argenté à bandes noires et aux nageoires dorées, c’est un petit truc riquiqui de 3 centimètres noir et rouge, c’est… bluffant.
Voilà pour mes plongées à Moalboal!
Ahhh mais j’allais oublier de raconter l’essentiel… A savoir que je me suis faite attaquée ! Et violemment en plus!
Pour en rajouter dans le coté drama, je vous rappelle cette délicieuse mélodie des dents de la mer qui doit impérativement raisonner dans votre tête pendant la lecture des prochaines lignes..
(et c’est vrai qu’elle fait son petit effet angoissant cette musique..)
Bon, donc vous êtes désormais en condition pour lire l’histoire qui va suivre.
Alors que je déambulais tranquillement à quelques 10-15 mètres sous l’eau, prenant ci et là quelques clichés, l’innocente que je suis n’a pas vu l’attaque perfide.. du poisson jaune !!!
Alors, on commence pas à se moquer. Déjà, pour que vous ayez une idée de quel animal enragé a voulu rejouer un remake de David contre Goliath, voici les photos de ce monstre.
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| sans dec, il fait méchant, non?? |
On ne plaisante pas ! Ce psychopathe à nageoires dorées a réellement voulu s’en prendre à mon intégrité physique ! Qui sait si je n’aurais pas été déchiquetée si je n’avais pas eu la combi !
David, donc, commence à me narguer pour une raison que j’ignore. Il s’approche anormalement de mon masque. Et vient se planter entre mes deux yeux. Pas normal ça.. Je le chasse d’un coup de main. Pas plus angoissée que cela. (naïve).
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| David qui s’incruste sur toutes mes photos… |
Le perfide s’éloigne alors… puis s’arrête, se retourne, me regarde méchamment (oui, c’est possible…) et s’arrête en me fixant.
David prend alors de l’élan (oui, c’est possible…), la rage au ventre, et s’élance à toute allure vers moi. Et s’évertue à m’attaquer. J’ai jamais vu ça. Il veut me mordre !
Alors, je décide de m’en débarrasser pour de bon.
En apesanteur, pendant quelques longues minutes, je rejoue un remake de matrix à coup de palmes contre.. un poisson jaune.
Et là, je croise le regard désemparé de mon compagnon de plongée qui voit la scène et qui se demande quelle est cette tarée qui se bat contre un poisson de quelques centimètres.
Oui.. bon, c’est sur, j’ai alors mesuré l’ampleur du ridicule de la situation.
Et j’ai battu en retraite.
David a eu Goliath.
Je me demande encore si ce poisson n’était pas la réincarnation d’un des poissons que j’avais assassiné à
fort Cochin. Seule explication possible.
Fin de l’histoire burlesque et relativement pathétique, pseudo-remake des dents de la mer.
(Spielberg n’est pas intéressé. Je comprends pas..)
Bon, j’arrête de vous avouer des histoires qui ne servent pas vraiment mon image.
Je termine ce post avec ces « gueules » que l’on rencontre dans les profondeurs.
Ces monstres qui me ravissent.
Quand l’étrange épouse le merveilleux.
Quand la laideur devient esthétique.
Presque de l’art.
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| Giant frogfish |
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| idem |
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| poisson pierre, roi du camouflage |
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| Bernard, l’hermite. |
Je suis à Dumaguete, ville suffocante où je dois renouveler mon visa avant de repartir plonger sur l’île d’Apo pour quelques jours.
Pour mes gueules, évidemment que le titre ne pouvait pas être différent.
Mais bon, quitte à imposer Johnny (qui fait trop son méchant dans le clip!!), autant que ce soit avec les Rita.
Merci de me lire une plongeuse qui n’a pas peur du ridicule !
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