Je le prépare donc à ce qui attend ce pauvre garçon s’il veut voyager avec moi. Pas de programme établi, découverte des villages, liberté totale. On aime un endroit, on reste. On n’aime pas, on part. LI-BE-RTE.
Et puis si tu veux vraiment mesurer le mode de vie des laotiens, rien de mieux que passer au moins une nuit chez l’habitant et apprécier leur chaleur et générosité.
Alors évidemment, cela veut dire que l’on fait une croix sur le confort : pas de lit, pas de toilette, pas de ventilo, tu manges ce que l’on te donne. En gros, tu fais pas ton difficile. Après tout, ce ne sera qu’une nuit dans ta vie et tu seras traité comme un roi par ces gens qui seront ravis de recevoir un étranger.
Sa réponse : « I know… sounds great! ».
Dont acte.
Les deux premiers jours se passent plus ou moins sans encombres mais on ne passe pas assez de temps avec les locaux à mon goût.
Et J. trouve toujours de bons arguments pour éviter de dormir dans les villages, préférant des guesthouses sordides aux draps douteux et aux salles de bains investies par les cafards.
Bof.
Le matin du 3ème jour donc, et puisque le temps est meilleur après la pluie de la veille, je le préviens que ce soir on essaiera de dormir dans un village car hors de question de me retrouver à Laksao, prochaine ville du parcours, horrible et poussiéreuse.
En début d’après-midi, je trouve un petit village charmant près de la route. Traditionnel, abritant quelques dizaines de maisons. Les habitants nous accueillent avec sourires et bienveillance. Je n’ai pas mangé de la journée. J’achète deux œufs qu’une femme du village ne tarde pas à me cuisiner. Ce village est authentique à souhait.
Des femmes et quelques enfants sont assis devant une maison et sont fascinés par quelque chose en l’air. Ils rient en montrant le ciel du doigt. Je m’approche, je ne vois rien dans l’arbre qui est en face. Et je me rends compte alors que ce qui les amuse tant est simplement… la lune qui apparaît dans le ciel en plein jour… ! La scène est légèrement surréaliste.
Ce village est parfait pour y rester la nuit. Je propose donc à J. d’y rester. Et là… il me répond quoi ??:
« Euhhhh… non… en fait je ne me sens pas trop à l’aise de dormir dans un village. Et puis, j’ai pas envie de dormir par terre… »
Ohhhhhh con, je l’aurais baffé! J’ai essayé de lui expliquer que l’expérience avec les locaux compenserait largement le manque de confort mais non.. Monsieur ne veut vraiment pas.
Comme si je ne l’avais pas déjà prévenu…
Et évidemment, on loge dans une guesthouse pourrie dans la ville où je ne voulais pas rester ; Laksao.. J’ai un peu les nerfs comme on dit.
Là, dilemme : le must de ce tour est pour le lendemain : Kong Lo : une magnifique cave de 7 km de long que l’on traverse en barque. Une beauté naturelle encore peu visitée et que vantent tous les voyageurs comme un must du Laos.
Mais ma déception vis à vis de mon compagnon de voyage est telle que je n’ai plus vraiment le goût de voyager avec lui.
J’ai déjà pris sur moi ces derniers jours et ceux qui me connaissent savent que j’ai du mal à faire semblant très longtemps.
Dont acte.
Ces trois jours sont donc mitigés, un peu comme le temps, oscillant entre orages et éclaircies.
J’ai peur… |
La visite de certaines caves a aussi été étonnante.
Bien sur, toujours de merveilleux moments avec les locaux.
Et enfin, une vision magique d’un double halo solaire !
Juste la prochaine fois que quelqu’un me dira : «J’adorerais voyager comme toi… », j’entendrai : Paroles, paroles, paroles…
Je pense arrêter mon voyage au Laos là. Je reviendrai une prochaine fois pour le sud.
En conclusion, le Laos m’a énormément plu. Les gens sont chaleureux, la diversité éthnique est fascinante, la nature est extraordinaire.
En fait, il ne manque plus que la mer. En parlant de ça, il serait peut-être temps d’aller plonger!
Merci de lire une voyageuse qui a retrouvé sa liberté.
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