Un moustique qui vous pique pour la 3eme fois en moins de 10 minutes, un trajet plus cahoteux que d’autres, un bus qui ne veut pas partir, une guesthouse degueu, une énième douche froide, les mêmes 4 t-shirts depuis 5 mois, un dialogue de sourd avec un local… autant de situations qui font partie de l’aventure.
Et un jour, on se surprend à souffler, à en avoir marre de ces conditions pourries.
Et pourtant, en tant que voyageur, on ne peut pas se plaindre. On n’en a pas le droit. La lassitude de voyager, le mal du pays, c’est un sujet tabou. Vous verrez, personne n’en parle sur les blogs.
Comme si notre condition de voyageur était tout le temps idéale, comme si on voyait toujours des belles choses, comme si on était jamais fatigué, comme si on en avait jamais marre.
Non, on a pas le droit d’en avoir marre car on a délibérément choisi cette nouvelle vie, on a en connaissance de cause laisser derrière soi (au moins pour un temps) les draps soyeux, les bains chauds parfumés, les 80 paires de chaussures (je déprime..), les émissions de télé pourries sur TF1, les dîners avec les amis de toujours, les repas de famille le dimanche, etc..
Je réalise la chance que j’ai de faire ce voyage. Et jusqu’à présent, je n’ai jamais ressenti de réel manque par rapport à la France ou l’Espagne mais je sais pas pourquoi, insidieusement, la nostalgie a commencé à poindre du nez. Et dans ces cas là, c’est toujours mieux d’être à deux, j’en conviens. C’est con, je suis partie seule !
Alors, je suis un peu déboussolée. Toujours heureuse d’être là, de vivre cette expérience, mais depuis hier, j’en ai marre. Je sais pas de quoi. J’ai envie d’une entrecôte, d’un moelleux au chocolat, d’un bon verre de vin avec du saucisson, et je donnerai n’importe quoi pour une coca de ma grand-mère.
J’ai envie d’être avec mes amis. J’ai envie de serrer ma nièce dans mes bras. J’ai l’impression que je rate pleins de choses et je sais aussi que je leur manque moins qu’ils ne me manquent. C’est comme ça, c’est normal.
J’aurais pu ne pas parler de ça, continuer avec cette image de femme forte que beaucoup me prête mais cela ne serait pas juste. Et puis j’avais envie de parler de ce que tout voyageur ressent au moins une fois sans oser l’exprimer.
Voilà, les voyages ne sont pas toujours faciles, il n’y a pas que des belles images.
Le moral est toujours bon, je suis toujours heureuse d’être au Laos, de voyager… mais aujourd’hui j’ai le mal du pays.
J’ai le mal de vous…
(Et tout ça je suis sure parce je me suis énervée hier contre un moustique qui a adoré mon sang!!) – Si vous ne connaissez pas ce tube de Joe Dassin, à vos oreilles!!
Merci de lire une déboussolée qui vous adore.
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