Le nouvel an lao, ou Bun Pi Mai, est un savant mélange entre solennel et gros délire collectif. J’avais décidé d’aller à Luang Prabang pour cet événement car cette ville inscrite au patrimoine de l’humanité est supposée être l’endroit où les festivités sont les plus pittoresques. Certes…
Luang Prabang me rappelle un peu Fort Cochin ; une ville propre, de belles demeures coloniales, des touristes partout et les facilités qui vont avec.
Mais cette ville bordée par le Mékong, ancienne capitale du Laos, a un charme certain.
Et des temples à foison.
La présence française a eu du bon ici. D’une part, ô bonheur suprême, on trouve de la baguette (et nutella, et vache qui rit!!!!).
D’autre part, je découvre la « pétang » con !!!!
Oui, c’est bien comme cela qu’on l’appelle ici ! Et les joueurs ont l’air d’être les kakous du dimanche qu’on peut voir sur les places des petits villages du midi ! J’avais l’impression de comprendre le Lao quand ils parlaient entre eux, genre : Ohhhhhh, tu tires ou tu pointes là, Marcel !! (Bon, vous aurez compris qu’en vrai il s’appelle pas Marcel..).
Les festivités qui durent une semaine, débutent dès le jour de mon arrivée. Déjà, pendant tout le trajet qui m’emmène en tuk-tuk (pick up avec sièges à l’arrière: sur l’échelle du confort: heuuuu: 2,5/10??? ) à Luang Prabang, on se fait asperger d’eau pendant les 4 heures de trajet. Ça donne une idée de ce qu’on va vivre ici.
Et bien non, j’étais bien loin de m’imaginer ce que j’allais vivre! Le festival de l’eau qui accompagne le nouvel an est.. dément. De la folie pure.
À l’origine donc, on se souhaite la bonne année en se rafraîchissant. Quelques pichenettes d’eau ou même un petit bol d’eau sont plutôt bienvenue dans cette chaleur abrutissante. J’imaginais un truc bon enfant. Je me suis trompée.
Certes, les enfants trop heureux de trouver là une occasion de faire des bêtises gratuitement, sont plutôt innocents et vous arrosent gentiement. Les pistolets à eau sont légions.
Mais que dire des plus grands ? Du grand n’importe quoi. On arrose à tout va avec tuyau d’arrosage, seau, bassine, et parfois avec violence ! On s’organise en bande, le tout sur de la musique bien américaine.
Et si on peut, alors là, le top, c’est se balancer de l’eau du haut d’un pick-up avec ses amis. succès assuré!
Et bien sur, les touristes ne sont pas en reste.
Même le marchand de ballons est obligé de se planquer!!
Et non seulement on vous balance de l’eau mais on peut aussi vous attaquer à coup de talc. Quand on vous badigeonne pas la figure avec de la peinture.
Et puis des malins rajoutent du colorant dans l’eau. Non seulement on vous trempe mais en couleur s’il vous plaît ! Je passe sur l’eau qu’on vous verse directement puisée dans le mékong ou le caniveau bien degueu. Bref, les limites sont parfois dépassées.
Donc ambiance très spéciale à Luang Prabang. Je ne m’attendais pas à tant de délire. La ville ressemble à un camp retranché. Tout le monde veut jouer à la guerre. Tout le monde est trempé et même si on supplie de vous épargner, beaucoup n’en ont rien à foutre.
C’est trop pour moi et au bout du 3eme jour, j’avoue que j’en ai un peu ma claque d’être arrosée et talquée du matin au soir.. Mais bon, bonne année quand même! 🙂
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| ça se voit que j’en ai un peu marre, non?? 🙂 |
Si on veut apprécier ce festival de l’eau sans autant de démesure, une autre ville au Laos aurait été tout aussi bien.
Mais les festivités ne se résument pas à se jeter de l’eau sur la tronche.
Une belle tradition veut qu’on libère des oiseaux ce jour là. Sur le grand marché monté pour l’occasion, parmi d’autres curiosités, on trouve donc de nombreuses petites cages enfermant ces petites créatures qui seront plus tard remises en liberté.
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| Hummmm.. j’ai.. pas faim! |
Une autre des traditions veut qu’on se rende sur la rive opposée du Mékong pour y construire des petites stupas en sable qui porteront bonheur.
Bon là encore, c’est le gros bordel, la bière coule à flots et des pistes de danse reçoivent des laotiens déchaînés !
Je les observe du coup de l’œil, amusée quand même par ce grand n’importe quoi!
Le lendemain c’est le grand moment pour Luang Prabang et les villages alentours. C’est la parade. Bonzes, étudiants, villageois et reines de beauté défilent dans la rue principale. Ça continue d’arroser à tout va, bien entendu.
J’avoue, il y a certains personnages dont j’ai moins compris le rôle..
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| Mais qu’est ce que tu fais là dis dou dis donc??? |
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| La cage aux folles revisitée? |
Tout ce beau monde se rend au monastère le plus important de la ville où vont se recueillir les moines et la miss beauté.
Enfin, le dimanche étant jour de repose, tout le monde va pique-niquer aux cascades sur plusieurs niveaux de Tat Kuang Si. Magnifiques.
Voilà, je ne pouvais pas être plus complète!!
Conclusion : de beaux moments à Luang Prabang mais j’écourte mon séjour ici. Marre d’être trempée. Je me demande comment mon appareil photo a réchappé à tout ça ! Et puis, ma guesthouse commence littéralement à me donner des boutons. Faut dire que le mur de ma chambre ressemble à ça :
Enfin, une pensée émue pour mon cher et tendre chapeau qui m’a accompagné depuis 5 mois et que j’ai oublié lâchement dans un bus. Et pourtant c’était mon fidèle compagnon que j’avais promis de protéger tout le long durant. Arghhhhhh..
Je lui souhaite une belle et longue deuxième vie…
Sacha Distel lui a même écrit une chanson.
Merci de lire une orpheline qui vous tire son chapeau bien bas!
Sabadee di mai!
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